HOMMAGE AUX 80 PARLEMENTAIRES (DONT 4 DE LA REGION AUVERGNE) QUI ONT REFUSE DE VOTER LES PLEINS POUVOIRS A PETAIN LE 10 JUILLET 1940

Il y a quatre vingt deux ans, le 10 juillet 1940, les parlementaires français se trouvèrent confrontés à un choix déchirant. Une grande démocratie qui se croyait puissante était vaincue en quelques semaines, les pouvoirs publics se repliaient sur une petite ville d’eau à l’intérieur des terres: accusée de tous les maux, l’institution parlementaire n’en était pas moins sollicitée pour conférer une légitimité politique à un nouveau pouvoir. Sous la pression de Pierre Laval, de l’occupant tout proche et de groupes d’agitateurs qui n’hésitaient pas à recourir à la menace dans un pays en désarroi, les députés et les sénateurs régulièrement élus étaient convoqués au Casino de Vichy pour voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.

Il se trouva quatre-vingts parlementaires pour dire « non » : vingt-trois sénateurs et cinquante-sept députés refusèrent de donner un blanc-seing à une révision constitutionnelle dont ils pensaient qu’elle risquait de conduire à la fin de la République. L’Histoire leur a donné raison : le régime de l’État français qui allait s’installer ne respectera pas sa promesse de maintenir des assemblées parlementaires et s’engagera jusqu’à l’irréparable dans la voie funeste de la collaboration.

Il est juste de rendre hommage à ces parlementaires courageux et lucides. Ils eurent, après le Général de Gaulle, le mérite de dire non. Certains payèrent leur engagement au prix du sang. Deux d’entre eux furent assassinés : François Camelet Marx Dormoy. Dix furent envoyés en déportation, dont cinq ne revinrent jamais : Claude Jordery, Augustin Malroux, Lionel de Moustier, Joseph-Paul Rambaud, Isidore Thévrier. Il est aussi important de souligner que beaucoup de leurs collègues, ayant voté «oui» le 10 juillet, surent ensuite faire leur devoir dans la France libre et dans la Résistance. (Source : Assemblée Nationale).

  • Marx DORMOY sénateur de l’Allier, né le 1er août 1888 à Montluçon (Allier) et mort assassiné le 26 juillet 194 à Montélimar (Drôme).
  • Eugène JARDON, député de l’Allier, né le 27 juin 1895 à Domérat (Allier) et mort le 21 juillet 1977 dans cette même commune.
  • Maurice MONTEL, député du Cantal, né le 10 juin 1900 à Espaly-Saint-Marcel (Haute-Loire) et mort le 14 mai 1996 à Clermont-Ferrand (Puy-de-dôme).
  • Isidore THIVRIER, député de l’Allier, né le 5 Octobre 1874 à Commentry (Allier) et mort le 5 mai 1944 au camp de concentration de Natzweiler-Struthof (Bas-Rhin).
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